Rue Taranne
3/31/2004
  La Droite où l'on n'arrive jamais

Plutôt que de perdre mon temps, et le vôtre, à discuter des problématiques chances de succès du nouvel ancien gouvernement - Raffarin III, en français tel qu'on le parle - je préfère revenir sur un sujet autrement plus important, et que j'avais déjà effleuré dans mon post d'avant-second tour: l'incapacité de la droite française d'être vraiment à droite, et de défendre des idées idoines. Lorsqu'un Premier Ministre, étiquetté UMP et issu d'un parti d'obédience plus ou moins libérale, se vante benoîtement d'être plus à gauche que ses collègues européens sociaux-démocrates, il est légitime d'éprouver quelque inquiétude, d'abord pour la santé mentale du personnage, mais aussi pour celle, idéologique, du camp qu'il est supposé représenter.
Comment en est-on arrivé là? C'est ma foi fort simple. La droite en France a été victime de deux terribles fléaux: le gaullisme, doctrine bâtarde qui, sous prétexte de s'élever "au-dessus des partis" emprunte un peu à tout le monde, et le gauchisme qui s'est appliqué avec succès à diaboliser les idées qui faisaient jusque-là le fonds de commerce des conservateurs.
La France est en effet le seul pays d'Europe, voire même d'Occident, où il soit honteux d'être contre la protection sociale universelle et intégrale, le SMIC, les allocations chômage ad vitam aeternam, le Pacte Civil de Solidarité, l'école comme "lieu de vie", l'avortement remboursé par la sécu, le financement par l'Etat d'"oeuvres d'art" classées X ou l'immigration à tout va. Défendre, même mollement et avec toutes les nuances de rigueur, la moindre de ces positions vous amène illico devant le Tribunal des Opinions Conformes et peut vous valoir une estampille de "fasciste" ou à tout le moins de "réactionnaire" qui vous poursuivra toute votre vie, et ce quoi que vous puissiez dire ou faire. Peu désireux de se voir assimilé à Le Pen, Pétain ou Hitler, l'homme de droite moyen la boucle, à moins d'avoir un penchant marqué pour la provocation - ou le martyre. Du reste, la propagande intello-médiatico-scolaire est tellement efficace que l'homo conservaticus finit par n'avoir plus de conservateur que le nom - et encore le rejette-t'il avec dégoût. On aboutit alors au résultat ubuesque décrit plus haut.
Quelle différence avec nos voisins! Les Droites allemandes, britanniques, espagnoles, italiennes ou suisses n'ont pour leur part aucune difficulté à assumer leur identité politique, et ne cherchent en aucun cas à se faire passer pour des gauches-bis. Mais si forte est la dhimmisation idéologique que les "conservateurs" français s'appliquent à garder leurs distances avec ces cousins bien encombrants, voire même les critiquent à l'occasion. Il est d'ailleurs symptômatique que Jacques Chirac ait toujours eu plus d'atomes crochus avec Gerhard Schroeder qu'avec Jose Maria Aznar, et se soit réjoui de la victoire du PSOE... Sans parler des accrochages avec George W. Bush, dont on fait clairement savoir qu'on lui préférait Bill Clinton... en attendant John Kerry. A droite en France, mais à gauche à l'étranger.
Cette situation n'est pas saine, et explique en grande partie la crise que notre pays traverse depuis une vingtaine d'années. Il est important que la France se repolarise, et elle ne pourra le faire que si une droite assumée se présente comme une véritable alternative à la gauche - pas une image renversée, pas une mauvaise copie, juste une alternative. Comme je le disais ailleurs, les Français sont de gauche même quand ils se pensent de droite, mais ce gauchisme relève souvent de l'acquis plus que de l'inné. Ramener ces brebis égarées au troupeau ne sera certes pas facile, mais c'est possible, et qui ne risque rien n'a rien.
La Droite depuis trente ans ne risque plus rien - et reçoit autant en échange.
 
3/30/2004
  Fais ce que je dis, pas ce que Tonton fait...

C'est l'histoire d'un Président de la République et de son gouvernement qui, deux ans après un joli doublé présidentielle/législatives, se prennent une gamelle de chez gamelle lors d'élections locales. Interprétant cette défaite comme le rejet par les électeurs d'une politique désastreuse, l'opposition réclame la démission du Premier Ministre, personnage ridicule qui est la risée du pays entier. Docile, le brave homme présente sa démission au Président, qui la refuse et lui demande de former une nouvelle équipe. Scandalisée, l'opposition crie à la forfaiture, tonne contre le mépris des dirigeants pour la voix du peuple... Etc.
Non, non, je ne suis pas en train de vous raconter le film des évènements qui suivirent la débâcle de l'UMP aux régionales de dimanche dernier. Le Président en question n'est pas Jacques Chirac et le Premier Ministre n'est pas Jean-Pierre Raffarin. De même que ce n'est pas François Hollande qui tient ici le rôle, qui lui va pourtant comme un gant, de l'Opposition vertueuse et donneuse de leçons.
Le récit que je viens de vous faire remonte en fait à plus de vingt ans, et retrace la "gestion" par François Mitterrand de la déroute socialiste aux municipales de 1983, et le Premier Ministre qu'il reconduisit "héroïquement" n'est autre que Pierre Mauroy. Saisissant, non? Hélas, il est bien connu que les Français ont la mémoire courte, surtout quand ils font de la politique, et encore plus lorsqu'ils sont de gauche. On ne doit donc pas s'étonner que M. Hollande oublie ce précédent fâcheux et reproche à M. Chirac ce que ce dernier reprochait à Tonton une vingtaine d'années plus tôt. Eternel retour de l'hypocrisie... 
3/28/2004
  28 mars, année zéro

Comme promis, je me suis rendu au bureau de vote afin de remplir mon devoir de citoyen, hélas en pure perte. Nous voici donc repartis pour six années de bagne sous la férule molle autant qu'incompétente du sieur Hucon - non, ce n'est pas une faute de frappe. J'espère au passage que l'heureux gagnant aura la délicatesse de faire porter des fleurs à la cheville ouvrière de son succès, Mme Marine Le Pen.
Ce désastre régional n'est d'ailleurs qu'une partie de celui, national, qui voit le grand retour de la gauche, deux ans à peine après le cataclysme qui semblait l'avoir rayé durablement de la carte politique française. Les socialo-communistes, ainsi que les Bourbons, n'ont rien oublié ni rien appris, mais cela ne les empêche pas de faire main basse sur une dizaine de régions. Je plains tout particulièrement le Poitou-Charente qui vivra désormais sous la coupe de Mme Ségolène Royal, terrible châtiment s'il en est.
De ce Waterloo, on ne manquera pas de tenir le Premier Ministre pour responsable, et il ne fait aucun doute que ses jours à Matignon soient comptés. On dira à gauche qu'il paie une politique ultralibérale et anti-pauvres (car les fonctionnaires, les chercheurs et intermittents sont des pauvres, chacun sait cela). A droite, on insistera surtout sur le manque d'empressement à réformer. De fait, le futur ex-locataire de Matignon est loin d'être tout blanc dans l'affaire, et je ne parle pas du Résident A Vie de l'Elysée. Mais le peuple lui-même n'est pas sans reproche.
Osons-le dire, aussi simplificateur (?) que cela soit: les Français sont des cons.
Ils veulent la réforme, mais à condition que l'on ne réforme rien du tout, que l'on change dans la continuité, sans toucher à toutes ces merveilleuses exceptions qui font la supériorité de notre culture. Oui, il faut réformer, mais pas touche aux RTT, aux trente-cinq heures, au statut des fonctionnaires (eh quoi, voudriez-vous que nos enfants soient obligés de travailler?) aux subventions en tout genre, au système-de-santé-dont-on-nous-dit-que-le-monde-entier-nous-l'envie, au régîme de retraite par répartition...
Ils veulent la réforme, mais surtout pas libéral, parce que le libéralisme c'est pas bien, puisque c'est pas de gauche. Les Français sont en effet tous de gauche, même quand ils se pensent de droite. Conditionnés par l'Enseignement Normalisé, les médias à la botte et les artistes citoyens, ils forment une opinion publique incroyablement massifiée qui parle d'une seule voix dans les sondages: une voix socialiste, qui préfère l'égalité à la liberté, la contrainte à l'initiative, l'assistanat à l'autonomie.
Ils veulent la réforme, mais n'accordent que des majorités provisoires qu'ils reprennent à la moindre occasion, transformant la vie politique en un jeu de chaises musicales permanent.
Les Français auraient donc tort de se croire innocent du désastre dans lequel ils s'ébattent et donc il y a de fortes chances qu'il ne soit qu'un début. Et les incantations et les gris-gris ne seront d'aucune utilité contre le mal qui vient. Les politiques ne sont pas les seuls à n'avoir pas saisi la leçon du 21 avril. Ceux qui l'ont donnée ne l'ont pas comprise non plus. 
3/27/2004
  Il n'y a pas de Droite au numéro que vous avez demandé

Je suis un mauvais citoyen: j'ai voté blanc dimanche dernier, pour la première fois de ma vie. En fait, et histoire de ne rien vous céler de mon infâmie, j'ai même envisagé un instant de ne pas voter du tout. Venant d'un type qui n'a pas manqué un scrutin depuis qu'on lui a offert une belle carte d'électeur pour ses dix-huit ans, un tel comportement frise l'aberration.
Oui, mais voilà, voter c'est choisir. Et il m'était impossible de faire un choix parmi les plateformes et programmes soumis à mon appréciation civique. Je suis certes habitué, en tant que libéral vivant dans un pays qui l'est fort peu, à voter pour le moins pire, celui qui tout en poursuivant la même politique à l'oeuvre depuis vingt ans, aggravera le moins une situation catastrophique. Malheureusement, il n'y avait pas cette fois-ci de "moins pire", en tout cas aucun pour lequel je puisse voter sans que la honte vienne me tirer les pieds à la nuit tombée.
Comme je l'ai dit plus haut, le libéralisme est quasiment inexistant en France, on ne trouve guère que des nuances dans l'étatisme. A la lecture des différents programmes, toutefois, il m'apparut que ces nuances devenaient de plus en plus imperceptibles, au profit des coloris les plus foncés. Il n'y avait guère qu'un vocabulaire plus mesuré pour différencier les plateformes de l'UMP, de l'UDF ou de la Gauche Plurielle de celles de Lutte Ouvrière et de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Tous proclamaient leur volonté irréductible d'en finir avec le chômage, l'exclusion et autres fléaux de notre temps en rajoutant une nouvelle louche de la grosse artillerie étatique à l'oeuvre depuis vingt ans et dont l'inefficacité n'est plus à démontrer. Passant d'un prospectus à l'autre, le lecteur se figurait lire toujours le même, avec des photos différentes, le texte demeurant lui inchangé, plein de ces Sésame-ouvre-toi de notre vie politique, la Solidarité et la Subvention. Jusqu'au Front National qui, négligeant (un peu) son vieux fonds de commerce xénophobe, entonnait lui aussi le grand air du Social.
Malheur à celui qui n'a pas compris... Hélas, la Seine-Saint-Denis étant fort loin du Texas, le malheur est celui du citoyen, et non des pauvres cloches qui sollicitent son suffrage. Unique trouble-fête, le candidat du MNR ne donnait pas, lui, dans la surenchère étatique, glissant même de ci-de là quelques propositions vaguement libérales. Mais bon, je tiens quand même à garder les mains propres, même dans le désespoir, et ce n'est donc pas demain la veille que l'on me verra glisser un bulletin d'extrême-droite dans l'urne. Il ne me restait donc qu'une solution: voter blanc. Ce que je fis.
Et demain, me direz-vous? Eh bien, je me rendrais au bureau de vote et je donnerais ma petite voix à la liste d'union UMP-UDF, non par conviction mais parce que toute occasion de se débarrasser du pitre socialiste qui gouverne la région depuis sept ans est bonne à prendre. Mais de libéralisme, de réforme, je n'attends goutte des sieurs Copé et Santini et consorts.
Ni de la soit-disante droite française en général. Pour qu'elle soit libérale, encore faudrait-il qu'elle soit vraiment de droite, c'est-à-dire pas de gauche. Et, franchement, ce n'est pas le cas.
Pauvre France, qui a la droite la plus mal à gauche (ou l'inverse, qui sait?) du monde occidental... 
3/26/2004
  Get Me Out Of Here, part 2

Le reportage de France 2 consacré à la réunion des 25, notable entre autres parce qu'il marquait la dernière apparition publique de Jose Maria Aznar, m'a sidéré par son ignominie satisfaite. Plus que jamais fidèle à son sobriquet officieux de "Voix de son Maître", la télévision publique n'a pas dissimulé sa satisfaction de voir humilié l'homme qui, selon le journaliste, "symbolisait la division de l'Europe". On se demande d'ailleurs bien pourquoi elle se gênerait, puisque Notre Père A Tous lui-même a bien fait comprendre, par un lapsus révélateur, sa joie de voir l'Espagne s'engager de nouveau dans la collaboration et la soumission à Ceux Qui Savent.
Dans la même veine, le "reportage" sur la décision du Sénat Américain d'accorder une personnalité juridique au foetus n'était pas mal non plus, donnant au journaliste-laquais une bonne occasion de faire résonner une nouvelle fois le tocsin de la menace théocratique. La mesure ne vise rien moins qu'à préparer le terrain pour une interdiction de l'avortement, ardemment souhaitée par Bush et son aéropage de fondamentalistes (bouh, les vilains). Ce genre de choses, heureusement, est impossible sous nos cieux tolérants et citoyens. Quoi? Qu'est-ce que vous dites? Une loi dans le même sens a failli être votée chez nous il y a quelques temps, étouffée just in time par nos gouvernants? Et les féministes de service nous ont ressorti le même blabla sur le droit sacré à l'avortement menacé par l'obscurantisme? Aucune importance.
Répétez après moi:
Bush est un vilain fondamentaliste.
Voilà. Bien. Maintenant, enchaînons:
Aznar n'était rien qu'un sale fauteur de troubles et l'Union se portera mieux sans lui.
Merveilleux! Et pour terminer:
Jacques Chirac et Gerhard Schroeder montrent ensemble le chemin vers une Europe plus juste, plus solidaire, garante d'un monde multipolaire et diversifié.
Bravo. Vous avez passé l'examen avec succès.
Bienvenue à la rédaction de France 2. 
3/21/2004
  It's All True

A la fin des années soixante-dix, Jacques Laurent et François Mitterrand se rencontrent à l'occasion d'un dîner chez Robert Badinter. Les deux hommes discutent et Mitterrand de découvrir non sans surprise les idées "progressistes" de l'écrivain dans bien des domaines tels que les moeurs, la société, les droits civiques, etc. Perplexe, il se tourne alors vers Badinter et lui demande:
- Mais enfin, pourquoi cet homme est-il classé à droite ?
- Oh, c'est simple, répond Badinter. Il a travaillé à Vichy et il était pour l'Algérie Française...
Le futur chef de l'Etat regarde brièvement Jacques Laurent, a un petit sourire et termine son dessert comme si de rien n'était.

 
  La France molle

Conversation téléphonique avec mon oncle, un vieux réac - c'est génétique - qui vit retiré au fin fond de la Corrèze. On parle de la pluie et du beau temps, de la politique, des livres qu'il a lus ou est en train de lire, etc. Puis il me donne les dernières nouvelles du clan, et en particulier de ses petites-filles. L'aînée, âgée de vingt-deux ans, entend devenir professeur de lettres et termine des études brillantes qui augurent bien de sa future carrière. La cadette, à peine majeure, se destine elle aussi à l'enseignement, mais dans une autre discipline: l'anglais. Elle effectue d'ailleurs en ce moment un voyage linguistique en Irlande. Veinarde.
Je fais de mon mieux pour paraître me réjouir des choix professionnels de mes petites-cousines. Après tout, chacun mène sa vie comme il veut. Pourtant, je ne puis m'empêcher d'éprouver une légère déception. Légère? Arrêtons les euphémismes. Je suis vachement déçu.
Nous avons déjà trois enseignants dans la famille, qui ne représentent d'ailleurs qu'une infime partie de notre apport centenaire à l'amélioration et à l'encouragement de la fonction publique. On peut ainsi trouver, au hasard de l'arbre généalogique, des policiers, des cheminots, des employés de la Banque de France, des infirmières, des documentalistes et quelques militaires. Des parents bien-intentionnés ont d'ailleurs essayé - en vain, je vous rassure - de m'ajouter à la liste, qui en me vantant les mérites de la SNCF, qui en faisant miroiter à mes yeux ébaubis les mille et uns charmes de l'ex-banque des banques. Inutile de dire que mon entêtement les a laissés perplexes. Eh quoi, pour paraphraser l'une de mes tantes, la fonction publique, c'est "la sûreté de l'emploi, avec la garantie d'un chèque en fin de mois". Qui serait assez fou pour lui préférer les incertitudes du secteur privé?
Certains membres de ma famille, pourtant, ont fait ce choix, enfin presque. Ils ont en effet opté pour la médecine. Au jour où je vous parle, l'un de mes cousins est généraliste, un autre est chirurgien-dentiste, son fils préparant quant à lui l'examen de vétérinaire.
Tout cela pour vous dire que les quelques illuminés qui, à l'instar de votre serviteur, ont choisi l'incertitude et le risque ont l'air de martiens dans une tribu qui vomit ces deux notions.
Pourquoi cet intermède autobiographique sur un site voué à la politique et aux faits de société? Eh bien, c'est fort simple. Ma famille et son attachement à la sûreté-de-l'emploi-avec-un-chèque-en-fin-de-mois n'ont rien d'exceptionnel. Ils sont parfaitement représentatifs de la France d'en bas, d'en haut et du milieu et des raisons qui font qu'elle décline à toute vitesse.
L'ascenseur social, on l'a dit, ne fonctionne pas dans notre pays. Mais c'est en grande partie faute d'usagers. Les Français, dans leur immense majorité, n'ont d'autre ambition qu'un boulot peinard, qu'ils garderont toute leur vie ou du moins le plus longtemps possible, avec une bonne paie à la clé. D'où l'attrait pour la fonction publique et les filières clés en main à risque quasi-nul. Mieux, ou pire, même ceux qui optent pour des carrières moins conventionnelles, partagent les mêmes attentes d'une vie professionnelle sans heurts ni imprévus. Ils deviennent alors chercheurs au CNRS (et manifestent contre la "guerre à l'intelligence") ou artistes subventionnés (et réclament le maintien du statut des intermittents).
Pour se convaincre de ce que je viens de dire, il n'est que de voir les réactions des employés mais aussi des médias et du public à ces "plans sociaux" qui font régulièrement la une de l'actualité française. A la colère, au désespoir et à la pitié, se mêle le sentiment souvent refoulé mais toujours sous-jacent que ce genre de choses ne devrait pas se produire. Les anciens de Moulinex, ou de Metaleurop, s'attendaient visiblement à y passer toute leur vie active, et le réveil n'en est que plus rude.
On peut maintenant se demander où en seraient les Américains, les Britanniques, les Japonais et même les Chinois s'ils cultivaient la même haine du risque, la même pantouflardise, le même manque d'ambition qui sont les nôtres. Probablement ne seraient-ils pas allés très loin.
Et c'est exactement où nous sommes. 
3/14/2004
  A voté!

Le grand gagnant du scrutin qui se déroulait hier en Espagne n'est pas espagnol, il ne vit pas dans ce pays et n'y a probablement jamais mis les pieds. En fait, il n'était même pas candidat - ce qui ne l'a pas empêché de s'inviter de façon sanglante dans le processus démocratique, et de l'infléchir dans la direction correspondant à ses voeux. On l'imagine bien, sablant le champagne dans sa grotte au fin fond du Pakistan... si ce n'est qu'il ne boit pas d'alcool.
Or donc, les Espagnols ont tranché, et renvoyé dans ses foyers un gouvernement qui avait pourtant fait des miracles pendant ses huit années de pouvoir. Les bouchers de Madrid ont réussi là où les kamikazes de Manhattan avaient échoué: retourner un peuple contre ses gouvernants et lui faire regagner son terrier, la queue entre les pattes. Il est encore trop tôt pour préjuger des intentions de M. Zapatero, mais on peut penser que la guerre contre le terrorisme est perdue pour l'Espagne, en attendant de l'être pour les autres pays belligérants, lorsqu'ils se rendront compte qu'ils sont eux aussi sur la liste noire.
Et pendant ce temps, ceux qui n'ont rien fait et n'ont aucune intention de faire quoi que ce soit, pavoisent effrontément avec la certitude de n'avoir rien à craindre: ils ont payé l'écot.
Ce 14 mars, les Espagnols ont eu l'opportunité de donner au monde une leçon de la même ampleur que celles que les Américains nous avaient donné un certain mardi de septembre. Ils l'ont laissé passer. Souhaitons qu'ils ne le regrettent pas - et nous non plus. 
Raleur, reac et ronchon, d'une mauvaise foi incroyable, Taranne deverse ici sa bile sur le monde moderne. Collectivistes, philoneistes, adeptes de la solidarité obligatoire, de la culture festive et de la subversion conformiste, passez votre chemin. Quant aux autres, asseyez-vous, prenez vos aises. This blog is your home.

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